23 mars 2011
3
23
/03
/mars
/2011
05:56
Il y avait ce soir un film qui avait pansé les blessures et rappelé à Simon qu'il
était sur le bon chemin. Les feuilles volubiles lui avait fleuri, les chansons chauffé le cœur et réveillé des jolies larmes. Les anges lui avaient fait de grands sourires en route et lui avait
donné cette légère impulsion qui rend le pas plus léger et montre le cap chemin faisant.
19 mars 2011
6
19
/03
/mars
/2011
09:37
Un jour sans y prendre garde l'éternel marcheur s'aperçoit que son eau "refuge" a changé de goût. Elle est devenue âpre, presque imbuvable et la généreuse source bouillonne d'amertume. Alors le
pèlerin incertain, épuisé, pleure des larmes d'incompréhension et d'impuissance, la bouche pleine de regrets, mais trop assoiffé pour recracher cette eau qu'il trouve si ingrate. Il se rend
compte que délaissée, lassée de ne plus être désirée, l'eau s'est mise à prendre son temps au milieu des mémoires anciennes d'autres temps et se charger d'éléments trop anciens et indigestes.
Joachim
-
dans
Le grand réveil
27 février 2011
7
27
/02
/février
/2011
10:54
Et si enfin se monde s'effaçait pensait
Simon, si enfin ces murs d'angoisse normés, bien décorés s'effondraient. Il rêva et espéra dans un souffle rageur que s'embrasse la grande ville et commence le grand incendie emportant avec lui
dans des nuages grossiers et généreusement noirs les mensonges de la vielle société. Il rêva que tombent enfin les statues de ces idoles tyrans de nos esprits et de nos rêves et architectes
auto-proclamés de nos horizons. Il rêva que leur face de bons pères bien pensant s'éclatent sur le bitume indifférent et sous les acclamations d'une foule hystérique et baignée des saluts du
soleil nouveau. Il rêva la fuite de ces faux apôtres, ces gens de cours, ces cravatés du quotidien et ces aménageurs de l'espace social ravalant enfin leur arrogance, se terrant comme des animaux
apeurés, et fuyant la vindicte d'une conscience enfin libérée. Il les vit fuir comme des rats dans des couloirs immondes et froids semant dans leur empressement leurs livres de bonne conduite et
de recettes illusoires..Devant la tempête, il imagina ces canotiers du dimanche reprenant enfin leur place de poussifs terriens, laissant l'horizon aux vrais marins, aux fous qui avaient déjà
tant de fois traversé ces océans qui leur faisaient si peur. Simon rêva de ces chutes de lignes, de corps, qui déchiraient l'illusion construite, bien haut dans ces tours de cristal, loin du murmure du monde vivant.
Il pensa alors que c'était peut être cela le grand rendez-vous.
Joachim
-
dans
Le grand réveil
15 février 2011
2
15
/02
/février
/2011
21:47
Pas ce soir le grand abandon, pas ce soir le lâcher prise, pas ce soir la fuite salvatrice, les naseaux grands ouverts affamés de vents d'ailleurs, la truffe posée curieuse sur la vitre du bus.
Pas ce soir l'aveu du grand mensonge, pas ce soir, la baise diabolique et irradiante, pas ce soir le grand sourire du gamin rassasié. Non ce soir l'ambre effervescente calme les ardeurs sans
horizons et accompagne le clapotis de la tambouille avec l'absolution du tenancier.
7 février 2011
1
07
/02
/février
/2011
00:24
Les mots se cognent à la confluence exigeante. Il se bagarrent pour passer, et leur acharnement, leur force et vigueur ne fait qu'aggraver la confusion; Alors vient le moment où le flot s'arrête,
et le fluide ne circule plus et où la bouche se tarit, comme paralysée sous la pression accumulée de ces trop nombreux éclats d'émotion qui se cognent dans cette gorge devenue si étroite.
L'empressement se transforme en chaos nourri par l'oscillation suffocante et répétée entre le oui et le non, la vie et la mort.
Joachim
-
dans
Etats d'âme
3 février 2011
4
03
/02
/février
/2011
04:08
Il fallait se relever et réagir. Une page venait d'être tournée
et Esteban devait trouver la force d'emprunter ce nouveau chemin. D'une certaine manière le destin lui avait sourit en précipitant l'inexorable. Non ce n'était pas sa route et il le savait de
puis longtemps même s'il pouvait lui semblait flatteur parfois de mener à bien certains projets. Mais le cadre trop exigu, l'absence suffisante de moyens et par dessus tout le manque calculé de
reconnaissance de son autorité rendait presque impossible et trop ingrate la réalisation de la mission qu'il s'était secrètement confié et qui, devait-il enfin le reconnaître, ne pouvait mener de
toute façon tout seul. Il lui fallait reprendre le cours de ce chemin connu mais douloureux s'enfonçant dans la jungle de ces incertitudes et remises en question, où pouvait à tout instant surgir
ces angoisses d'échec et de mal faire et ces maladresses si terriblement honteuses. Cette nuit, le poing serré et rageant contre ce désarroi inutile et paralysant et cette peur idiote, il avait
remis ces pieds sur le sentier pierreux et poussiéreux qui,se rappelait-il pour se donner le courage nécessaire l'avait déjà mené vers tant de si belles choses.
2 février 2011
3
02
/02
/février
/2011
21:12
Notre père qui êtes au cieux, en haut, bien
haut suffisamment pour ne pas être emmerdé. Il y avait un dossier sur Jack. Il avait beau prendre ces airs de saint, Joachim commençait en avoir assez de l'idole. Il était là, bien là planté
devant son chemin qu'il aurait aimé sans saint cette fois-ci. Lui le père, lui le boss, lui le prof, lui le maître, censeur éternel qui brulait chacune de ces ailes par ces formules moisies, ces
images grossières et conventionnelles. Non il n'était pas bobo, non il ne trainait pas dans cet endroit parce qu'il en était un, et ce n'était pas avec son salaire misérable qu'il
daignait le payer qu'il aurait pu avoir cette prétention. Joachim souriait désormais à cette peur lancinante du père face au grand vagin qui le sidérait et pour lequel il avait abdiqué depuis
longtemps, Simple marionnette du théâtre phallocrate, Jack cachait sa peur panique dans ces sermons courus et usés. Sa révolution avait eu la lâcheté de la masse, de la meute bêlante et
parricide. La bombe il avait finalement abriqué lui même patiemment comme on enterre lâchement les cadavres dans le jardin sans plus s'apercevoir de ces monticules formés. Enfants du Général ils
n'avaient pas lutté, ils avaient accepté les fruits des lutteurs, des résistants, et des travailleurs. O pauvres marionnettes d'un ordre déjà établi, d'une universalité déjà corrompue, leurs
discours sonaient creux. Ces forêts inutiles et tristes plantées sous les injonctions idiotes de supérieurs qu'ils avaient jugés méritants avaient été en parties brulées par la rage lucide de
peuples dépossédés, des ingrats mal instruits qui n'avaient rien compris. Joachim décida ce soir de laisser Jacques à son mensonge déguisé du queutard responsable aux rêves étriqués.
Joachim
-
dans
Le grand réveil
2 février 2011
3
02
/02
/février
/2011
09:02
Dans le bus de la compagnie Mayab, Esteban se blottissait dans le
voyage, comme un enfant qui se cale devant la boite magique, tout impatient du spectacle qui va venir. Il avait retrouvé la petite gare routière de Chan Santa Cruz avec ces vendeuses de
tortas, de tacos, et de refrescos; Il y avait retrouvé cet abuelito sorti de la milpa qui attendait comme lui le bus
pour Tulum. Militant politique involontaire et par opportunisme, il arborait ce vieux tee shirt usé et sale où s'exhibait le visage d'un sénateur ou député local. Esteban imaginait qu'il
allait surement voir ce fils ou cette fille exilé économique dans la zone touristique. Dans ce bus il y retrouva ces deux mondes qui improbables se croisaient un moment, loin des grands hôtels
loin des grands sites, roulant le long de la "frontière 4 voies" tracée au milieu de la forêt...
29 janvier 2011
6
29
/01
/janvier
/2011
11:38
Cette fin d'après midi, après que les traces des touristes se soient
estompées sur les vieilles pierres du temple, Simon eut envie de s'arrêter un moment au milieu de la forêt, en face de la prétentieuse statue de Pajaro Jaguar IV, à moitié détruite, au pied d'un
calendrier en pierre circulaire. Les singes hurleurs criaient la berceuse noire et chaude de la jungle, accompagnant les lâchers prises perpétuels des singes araignée. Là au beau milieu de la
végétation boulimique et luxuriante, apaisé, Simon entendit la petite voie fugitive du grand soleil, du guide salvateur qui, après de longues nuit sde purgatoire, un ancien matin d'hiver l'avait
pris dans ces bras dorés et avait embrassé doucement son visage. Alors il redescendit la cascade de marches vers le monde habité et humain, le pas assuré d'être toujours sur le chemin.
28 janvier 2011
5
28
/01
/janvier
/2011
04:17
Reprendre le fil. Cela faisait longtemps que le lieu avait abandonné. Joachim eut du mal à le reconnaître. On avait posé des étals un peu partout, et les marchands avait envahi la place avec
cette indécence et cette vulgarité qui leur était si propre. Ils avaient posé leur marchandise illusoire au beau milieu du temple. Usurpateurs d'efforts et de talents, ils réclamaient maintenant
leur dû sur leur larcin. Pas d'espace vide, pas d'espace vacant. Joachim ne fut pas surpris. Ils étaient là depuis le début du monde, depuis le début de l'homme, rien de nouveau. Il avait juste
laissé le lieu trop longtemps inoccupé. Il fallait retrouver le fil, le flux nécessaire pour se remettre dans ce mouvement. Cette nuit, il sentait cette sourde nécessité agiter sa peau et ses
muscles et son esprit trop tôt réveillé. Il lui fallait écrire de nouveau.
Joachim
-
dans
Etats d'âme