J'irai m'assoiffer aux parfums d'éther, franchir des seuils infondés et oublier les refrains nostalgiques des après midi d'octobre. Au beau milieu des insomnies, je pousserai la cape qui me couvre et me rend inaperçu. J'allumerai les feux qui attendent au sommet des monts d'automne; je m'endormirai aux réveils des couleuvres, blotti dans les commissures de grands troncs rassurants, envahi par milles flots de désirs inacceptables. Je plongerai mes mains avides dans les horizons bruns de la mère endormie pour aller chatouiller les racines du grand père. Je bénirai les étoiles de mon passage terrestre, oubliant un instant la chair meurtrie et négligée qui m'anime. Je hurlerai des grands cris de joie devant les colonnes vomies de la vielle terre et jouerait à la marelle sur les formes absolues de la parfaite énergie. Je m'allongerai sur les verts tapis des palaces du grand monde en me mouchant sur les rutilances de leur luxe affiché. Et enfin assagi par les excès des pulsions passées j'irai alors reprendre le chemin tranquille des réconciliés.