Dans l'absolu, j'aimerais écraser des bouts de terreur sur mon chemin, piétiner de manière nonchalante ces lambeaux d'idées noires, le pas léger et décidé. J'aimerais que tous mes muscles s'enfoncent dans cette masse fluide sans résistance, les narines gonflées de puissance. Mes orteils comme des racines improbables chatouilleraient la terre collante et grasse du sentier . Dans l'absolu, je voudrais que mes sens s'installent comme une évidence, une certitude qui éclaireraient mon front baigné de sueur caressé par une divine fraicheur. Alors au beau milieu des myriades d'épis incertains et des constellations d'asphodèles, reprenant ma respiration j'expierai d'un grand cri joyeux pour dire merci au monde.